GÉNÉRALITÉS
(extraits du livre "Vous et Votre TERVUEREN de Pierre Van Der Heyden)
Ne nous y trompons pas : le Tervueren, comme le Groenendael, le Malinois et le Laekenois, fait partie des chiens de berger belges. Cependant, ceux qui croient que ces chiens appartiennent tous à une seule race sont dans l'erreur.
S'il est vrai, et personne ne le nie, qu'une ressemblance existe entre ces chiens de berger belges, il nous faut ajouter que leurs différences surpassent de beaucoup cette ressemblance, purement physique. Chacune de ces races de chiens belges a son caractère spécifique et sa propre façon d'agir.
Ce n'est que vers la deuxième moitié du XIXème siècle que l'on commence à parler sérieusement de cette race de chiens. Certains cynologues font remonter son origine au XIIIème siècle, prétendant que le Tervueren serait le résultat d'un croisement entre le Mâtin, que l'on utilisait pour la chasse au sanglier, et le Deerhound qui avait été ramené de Grande-Bretagne par des moines flamands.
D'autres nous affirment qu'il est le descendant des chiens de troupeaux d'Europe centrale... Qui a raison ?
Un troisième groupe de cynologues, se basant sur des données historiques, avancent que plusieurs types de Bergers belges se promenaient sur les territoires appartenant aux ducs de Bourgogne et qu'ils existaient déjà sous le règne de la maison de Habsbourg.
Ce sont évidemment les Belges qui, les premiers, s'intéressèrent sérieusement à ces chiens. Le hasard voulut que ce soit justement en 1885 que la Société royale Saint-Hubert reçut à la fois son appellation définitive et les premières sélections de bergers. Des chiens de tout poil, long et court, de toute couleur, noir, fauve et bien d'autres, furent soumis à l'approbation du "Club de chien de berger belge" en 1891. On choisit parmi les meilleurs sujets afin de déterminer les caractéristiques d'un type de chien destiné à être reconnu par les dirigeants de la Société cynophile comme le modèle du chien de berger belge, ce qui fut fait en 1892.
Nous n'en étions qu'au début et une seule race fut admise, avec trois variétés de poil et une seule couleur par variété.
En 1898, le berger à poil long noir fut nommé "Groenendael" parce que le principal éleveur de ce chien habitait un endroit de ce nom.
Pour en revenir à notre Tervueren, sachez que deux chiens, n'ayant pas la fourrure noire mais fauve, s'aimèrent d'amour tendre ; il s'agissait d'un mâle appelé Tom et d'une femelle dénommée Poes, qui avait la particularité de n'avoir pas de queue. Et la suite, direz-vous ? Bien simple, notre Poes donna naissance en l'an de grâce 1895 à une chienne que l'on baptisa Miss. Dès qu'elle fut en âge de se reproduire, elle fut accouplée au Duc de Groenendael (nous parlons, vous l'avez bien compris, du chien mâle de ce nom...) et, en 1897, notre Miss donna naissance à une portée de chiots noirs et fauves. On choisit parmi ceux-ci un beau mâle fauve qui porta le nom de Milsart. On l'accoupla avec ses plus proches et, après plusieurs générations, le Tervueren tel que nous le connaissons, c'est-à-dire magnifique, fit son apparition.
Il est bon de signaler que le Tervueren a été nommé ainsi en relation avec la commune de Tervuren, qui se trouve dans le Brabant, à proximité de Bruxelles, la capitale de la belgique.
Les Tervuerens furent presque décimés au cours de la Première Guerre mondiale. Mais après l'armistice, les éleveurs recommencèrent l'élevage de ces chiens. Cependant, ils se heurtèrent aux amateurs qui n'endossèrent pas leur décision de n'accepter que la couleur noire pour les chiens à poil long. Les amateurs continuèrent donc d'élever et surtout de sélectionner le plus possible de chiens de couleur fauve et cessèrent totalement de les accoupler avec des Groenendaels, car ces accouplements donnaient des chiots d'une couleur grise peu attrayante. Leur ténacité fut récompensée ; le Tervueren (de couleur fauve) fut inscrit officiellement au Livre des origines belge en 1922 pour être enfin reconnu et inscrit dans le Livre des origines de la Société royale Saint-Hubert. Quelle belle victoire pour ces amateurs qui savaient, bien mieux que les professionnels, que la couleur fauve était la couleur idéale pour la morphologie du Tervueren.
Ses Qualités.
L'une de ses plus grandes qualités est son attachement à sa famille d'adoption. Il serait préférable d'acquérir votre Tervueren dès son plus jeune âge. Comme il n'a qu'un seul maître, il serait dommage que vous achetiez un Tervueren ayant déjà vécu dans une autre famille, car il ne vous témoignera pas l'affection sans réserve à laquelle vous vous attendez.
Devenez-en donc le maître incontesté en l'acquérant très jeune ; vous ne pourrez que vous louer de suive ce conseil. Vous aurez ainsi toutes les occasions de le voir grandir et s'attacher à vous et à votre famille. Vous ne trouverez que rarement un chien aussi dévoué que le Tervueren. De plus, doué d'une fidélité inébranlable, il se révélera un excellent gardien.
Ce qu'il aime le plus de son maître, c'est un mélange d'autorité et de douceur ; il aime recevoir des ordres d'une voix où perce l'autorité, mais qui est teintée d'une douceur dont il appréciera totalement l'intonation...
Il est bon gardien, nous l'avons déjà affirmé, mais d'une qualité exemplaire : il est souvent utilisé par les propriétaires de bars pour empêcher des intrus d'entrer après la fermeture. Gare à l'imprudent qui ne tiendra pas compte de ses avertissements, il passera un mauvais moment !
Par contre, pendant les heures d'ouverture, il restera dans son coin à observer les clients de ses yeux intelligents et n'agira que si c'est nécessaire. Il fera de même chez vous puisqu'il a le sens inné de ce qu'il faut faire et de ce qu'il ne faut pas faire; vos amis seront toujours bien accueillis, mais aussitôt la porte refermée sur eux en fin de soirée, plus personne ne pourra venir vous déranger, vous et votre famille : vous pourrez en toute tranquillité vous reposer sur lui. Son intelligence lui permet d'évaluer toutes les situations et de prendre la décision qui s'impose, mais il vous demandera toujours, par la suite, votre approbation sous forme de caresses. Son besoin d'affection est si grand que certains propriétaires de Tervueren le trouvent "collant"...mais il faut dire que ceci est toujours dit avec amour et bonne humeur.
Il est protecteur de nature, tendance qui sera renforcée par un dressage qui alliera calme et autorité.Ses défauts.
Son plus grand défaut est ... son besoin d'affection. Si vous vous attendiez à une longue liste de défauts, vous resterez sur votre faim... Le Tervueren est un chien extrêmement sensible et toujours à l'affût d'un mot gentil, d'une caresse. Il aime surtout avoir le sentiment que son maître le préfère : voilà un désir assez difficile à exaucer, surtout s'il y a des enfants à la maison et si l'on aime son conjoint... Mais il vous faudra vous y faire et ne jamais oublier la nature hypersensible de votre Tervueren. Vous devrez le traiter avec douceur ; vous obtiendrez ainsi de lui tout ce qu'il peut donner et même plus.
Ne le repoussez jamais, il perdrait tous ses moyens et vous feriez de lui le plus malheureux des chiens. Faites-le toujours participer à tous les événements qui se produisent, heureux ou malheureux. Non seulement il vous en sera reconnaissant, mais vous lui permettrez ainsi d'avoir une vie équilibrée.
Il serait préférable de n'avoir que votre Tervueren comme animal de compagnie. Il est en effet d'une jalousie maladive ; il ne supporte pas de partager l'affection de son maître avec qui que ce soit, chien ou chat ; il n'accepte même pas que vous ayez chez vous un lapin ou des oiseaux... même en cage !
Que cela ne vous empêche pas de faire un essai, les miracles existent...
Ne le laissez pas trop souvent seul ; il s'ennuierait et serait froissé : ne fait-il pas partie de la famille ? Il a donc le droit de vous accompagner là où vous allez.
Vers l'âge d'un an, votre Tervueren essayera, comme tout autre chien d'ailleurs, de s'imposer à vous, mais pas question de le laisser faire ; ne vous laissez pas impressionner. Soyez ferme afin qu'il ne prenne pas le dessus et ne devienne pas le maître de la maison. Cet avertissement peut vous sembler risible, mais il est sérieux; vous avez affaire à un chien très intelligent qui profitera de la moindre faiblesse de votre part pour prendre plus de place, sinon trop, dans la maison. En étant sévère mais juste, toujours sans élever la voix, vous verrez votre chien reprendre la place qui lui revient. Cela vous demandera beaucoup de vigilance, mais il vous obéira ensuite au doigt et à l'oeil ; voilà qui vaut bien l'effort que vous y aurez mis.
Il arrivera que vous soyez dans l'obligation de corriger votre Tervueren. Faites-le en utilisant davantage la parole que le geste. Et encore, rappelez-vous que votre compagnon est très sensible et n'élevez pas trop la voix, vous pourriez le traumatiser. Donc, réprimandez-le en douceur, en faisant plutôt appel à son intelligence. Il comprendra très vite et ne commettra pas la même bévue plusieurs fois. Ne blessez pas son amour-propre, vous dresseriez entre vous et votre Tervueren une barrière qu'il serait très difficile d'abattre par la suite. Si vous êtes capable d'employer douceur et fermeté durant son dressage, votre chien sera pour vous une grande source de joie et de satisfaction.
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Mes deux Tervuerens ne font pas exception à la règle, ils confirment exactement tout ce qui est décrit dans les traits de caractère. Ils sont à la fois sensibles, gentils, affectueux et bons gardiens. Le chat de la maison qui n'est autre qu'un Siamois, donc pas forcément facile, a très bien été accepté par les deux compères et tout le monde fait bon ménage.
Mais pour pénétrer le coeur de ma passion, allez faire un tour vers "Mes Chiens".